The stolen painting - Sarah 40 mins

Sarah – le portrait volé

Peinte dans une rare accalmie entre les éveils à l’aube de mon père, Sarah porte en elle à la fois la tendresse et la vérité. Quarante minutes d’un souffle ininterrompu, où l’amour, la perte et la lumière se sont rejoints.

L’original a été volé aux Beaux-Arts de Paris. Une œuvre estimée à 26 300 €, enregistrée sous le procès-verbal PV 01903/2025/010331. Mais la valeur ne se mesure pas en chiffres. Elle rayonnait, vivante de la douceur qui m’avait soutenue pendant les nuits passées auprès de mon père.

Certaines peintures ne nous appartiennent jamais vraiment. Elles glissent dans le monde, appelées par des forces plus grandes que la possession. Le vol de Sarah n’a fait que révéler ce que je savais déjà : l’art n’est pas possession. C’est présence. Il insiste pour être vu, ressenti, mémorisé.

Ce qui aurait pu être une blessure est devenu un seuil. Cette perte m’a propulsée vers la clarté — vers le portail que la vie avait préparé pour moi, vers l’incarnation de l’artiste que j’étais déjà. Sarah n’a pas disparu ; elle s’est étendue, devenue un manifeste de résilience, un rappel que l’art transcende le vol. Son essence demeure, lumineuse comme l’aube, intouchable.