Isabelle Listening to the green - Painted by Fangyou Belleli

Isabelle – Listening to the Green Silence

Juillet 2022. Le monde portait encore le masque. Les ateliers des Beaux-Arts venaient de rouvrir, prudemment. Et pourtant, à l’intérieur : le souffle, le geste, la naissance.

En vingt minutes, le corps d’Isabelle s’est déployé sur le kraft comme une mélodie murmurée — ancrée dans la gravité, adoucie par la lumière.

La pose est silencieuse, mais audacieuse. Son dos penche vers l’inconnu, ses jambes s’étirent dans une paix affirmée.
Mes gestes furent rapides, fluides — guidés non par l’anatomie, mais par le rythme. Le fond vert, entre mémoire et rêve, se dissout autour d’elle comme une prairie dans le vent.

Son corps n’est pas peint comme une chair, mais comme une vibration.
Toute la peinture respire en couches : la rose terreuse de sa peau, les courants d’algue et d’océan, la musique invisible de ce matin-là.

C’est là que j’ai compris : le geste seul pouvait parler.

Et mes compagnons artistes — l’un après l’autre — sont venus, se sont arrêtés, et ont regardé.

Nous n’avons rien dit.
Nous avons écouté. Le silence vert.